mardi 10 mars 2009

Chapitre 1, Act I

An 1323, Royaume humain de Rhonvan.
La pluie tombait ce jour-là, et c'est d'ailleurs en majeur partie grâce à cela, que notre histoire commença. Une silhouette trapue et sombre, entra en trombe dans le bâtiment, poussant violemment la porte dans un craquement singulier, suivit d'un battement. La silhouette encapuchonnée retira cette cape, découvrant son visage et sa race aux humains assis sur de simples tabourets de bois, et accoudés à des tables d'aussi mauvaise facture. Ils posèrent tous leurs yeux sur cet étrange personnage qui avait fait son apparition. Il était bien rare de voir un digne représentant de la race Naine, surtout en ces pèriodes hivernales.
Le nain en question posa sa cape sur son bras, et avança d'un pas assuré vers l'aubergiste qui ne faisait plus guère attention à lui et semblait plus occupé à nettoyer un verre qu'à s'occuper de ses clients. L'être trappu se râcla la gorge, signe qu'il avait une réclamation à lui faire part. L'aubergiste détourna le regard de son verre, et lui adressa un bref sourire caché sous une épaisse moustache.
-Une bière je vous prie.
L'homme acquiesça, disparut derrière son comptoir, pour réapparaître, une échappe à la main. Le nain lui fît un signe de rejet.
-Tu n'aurais pas... Plus grand ?
L'aubergiste afficha de nouveau un léger sourire. A vrai dire, il s'en doutait. Il replongea sous son comptoir, et revînt, posant une choppe plus imposante que la précèdente sur le meuble de bois. Le nain, satisfait, lui fît un signe de tête. L'homme s'empressa donc de remplir la chope à rabord, et de la tendre à l'être trappu. Le barbu repartit avec sa bière vers une table où il n'y avait personne. Il pencha la tête vers le récipient... Le liquide était clair, peu mousseux et surtout blond. Le nain tira la langue... Les goûts en matière de bières n'étaient pas les mêmes pour les humains et les nains, le peuple des courts-sur-pattes préférant un alcool plus corsé, plus amère, tandis que les hommes pour des raisons de facilité, produisaient une bière claire et limpide ayant peu de goût au final. Malgré cela, le nain bût le contenu du récipient d'une traite, laissant perplexe quelques humains qui avaient gardé leurs yeux rivés sur lui. Cela ne semblait pas le gêner outre-mesure qu'on l'observe de cette manière. En voyageant en pays humain, un nain doit s'attendre à ce genre de choses.
Le court-sur-pattes se leva de son siège, sortit un papier froissé de sous son armure de cuir, et la posa sur la table. Dans ce pays, certaines traditions et méthodes étaient employées... Celle-ci signifiait tout simplement que le nain cherche des compagnons pour l'aider dans un objectif, une mission qu'on lui aurait confié. Comme on dit, tout travail mérite salaire, ce genre de choses méritait bien entendu, une récompense pour les intèressés... Mais qui dit mission et butin, veut aussi dire danger, monstres et bien souvent, mort. La chose était simple, l'être trappu n'avait qu'à attendre qu'un humain se lève, vienne sièger sur la même table, signer le document et le renseigner sur ses compétences...
Le message, si clair soit-il, ne fît pas se bousculer la foule. Au bout de quelques minutes d'attente, une humain se leva. Un homme d'un mètre quatre-vingt à vue d'oeil, les cheveux courts et bruns, les pupilles noirs, un visage aux traits un peu grossier et au regard sévère mais étrangement amical... Cet homme, avait sans nul doute de l'expèrience en combat, son équipement en était témoin. Il était habillé d'une cotte de mailles déchiré sur le flanc droit. Un pantalon de cuir rapiècé de part en part, des bottes du même cuir, renforcée grossièrement par deux plaques de fer aux éxtrémités de ces dernières, des gants de mailles, un ceinturon de cuir dont la boucle était ternie et brisée, laissant s'échapper la lanière, pendant dans le vide. Une épée était accrochée sur son flanc gauche, et à cette même ceinture, de sa main droite, il tenait un bouclier balafré en son milieu par trois grandes griffes, probablement d'un animal robuste.
Cet homme s'assit donc en face du nain, à la même table. Il prit une plume, la trempa dans l'encrier et dessina une croix à l'emplacement que lui indiquait le nain. L'être trappu lui tendit la main en gage de respect et pour conclure cet accord.